Tributations de Tulipe en quête de quelque chose dans les rues de Qc city.
27.8.07
Visite à Kamouraska
Je suis partie depuis longtemps de ma région natale... au moins 8 ans. À chaque fois que j'y retourne, le fleuve me prend à la gorge, me rappelle des souvenirs lointain et une certaine idée de l'infini et de l'immensité qui nous entoure.
Une petite fille aperçue pendant ma promenade ...
24.8.07
Andrée Boucher meurt d'une attaque
C'est fou quand même comment ça prend par surprise. Comment les êtres qui semblent les plus invincibles, gravés dans l'air du temps, sont aussi vulnérables que nous.
Ah ben.
23.8.07
Promenade dans le vieux port
Il y a des zuchinis géants à 99 cents dans un étalage. Partout, la même odeur, et la série qui se répète à l'infini. Carottes, tomates, piments, patates, oignons, carottes, tomates, piments, patates... Ça déborde effrontément des étalages.
Des fils de métal pendent comme des pattes d'araignées agonisantes sur ce qui reste de la bretelle d'autoroute en voie de destruction. On laisse les piétons passer dessous pendant que des hommes casqués font jouer leur marteau piqueur.
Un minuscule morceau de béton est tombé devant moi. En revenant, j'ai pris un autre chemin.
On est jamais trop prudent.
Il y a un homme qui s'est fait poignardé à la tête en face du bar le Petit Boulevard. Je cherche des traces de sang sur le trottoir, mais on a tout lavé. La tache plus foncée là, peut-être?
Il y a des groupes de touristes qui circulent à la queue leu leu. Devant L'Auberivière, un homme est assis, immobile, et regarde la valse des automobiles et des passants à l'intersection.
Dans mes écouteurs, Émilie Simon
Le mois de mai
s'est joué de moi
cette année j'ai vu s'écouler trop d'émoi
cette fois le mois de mai
s'est moqué de moi
cette année j'ai vu s'écouler trop d'émoi
cette fois...
20.8.07
Marc Jacob
J'ai vu un documentaire vraiment impressionnant hier, pour tous ceux qui, comme moi, ont toujours été mi-fasciné, mi-épouvanté par le monde glam et fou de la mode. Le réalisateur Loïc Prégent a réussi à entrer dans le monde de l'icône new-yorkaise de la mode, le créateur Marc Jacob, qui signe aussi les créations de Louis Vuitton et en a fait un documentaire fascinant, qui était présenté à ART TV hier.
On y voit tout, de a à z : comment Marc Jacob, qui a tout de l'esprit créateur impossible à saisir mais qui donne des vêtements d'une beauté et d'une trashitude à faire frémir, avec son équipe, cogite, superpose, travaille les tissus, les magane (il trempe des broderies de pierres semi-précieuses dans l'eau de javel, passe des fleurs au fer à repasser...), fait, défait, coud, découd, imagine, sculpte la matière... On voit derrière les rideaux comment la collection prend forme peu à peu dans une course effrénée contre la montre, comment les couturiers, assistants, accessoiristes dévoués et lui-même passent une nuit blanche avant le défilé pour Vuitton à Paris, à faire les dernières retouches jusqu'à la toute dernière minute.
Et ce défilé de la collection d'été 2007, sur fond d'écran de ciel gonflé d'orages, m'a semblé d'une grande beauté. Impossible de ne pas rester muet devant un personnage aussi éclaté et avant-gardiste. Et d'admirer la complexité du processus de création qui aboutit à une collection.
15.8.07
La rue st-jean ...
Dernier vestige de ce monde underground, vivant et décapé qui a un jour vécu et pris possession du centre-ville et de la rue st-jean, la sombre et barbouillée de graffitis Récréathèque fréquentée par les hipopeux du coin et les pas-encore-18-ans a récemment eu les portes closes, pour je ne sais quelle raison (et j'ai pas envie de chercher).
Le changement est tellement radical que ça m'a pris 2-3 fois avant de passer devant le local et que ma lanterne s'allume... Fuck c'est qu'on en a fait un local tout propre, tout droit et d'une laideur commerciale à faire peur à la fille qui déteste le conformiste à faire vomir que je suis... Un magasin de produits d'érable!!!!!!!!! Au secours!!! de la crème glacée à l'érable, du sirop d'érable, du beurre d'érable, des cossins à l'érable, des chandails écrit érable dessus avec la feuille emblème de notre beau pays, en veux tu, en vlà.
Avec la non moins affreuse boutique de souliers Crocs (ya tu quekqu'un qui peut m'expliquer c'est quoi le trip?) qui a établi pignon sur rue presque en face, je vous jure que je me sens à dysney world, manège en moins et mal au coeur en plus.
Je sais pas s'il y a juste moi dans la vie qui aime mieux une rue vivante qu'une rue parcourue par les seuls touristes, une rue avec du monde bigarré qu'une rue de centre d'achat, une rue qui peut être dangeureuse qu'une rue d'une platitude infinie.
Quand je suis arrivée à Québec, fière de mes 19 ans, j'avais peur de rentrer à la Fourmi atomique tellement le doorman avait des gros bras et qu'il y avait du monde bizarre là dedans. Je me disais wow on est vraiment au centre-ville et j'aimais ça. Malheureusement, le toit s'est effrondré avant que je n'ai pu visiter assez souvent cet endroit mythique.
Il y avait aussi l'Arlo où on allait danser parfois le vendredi soir en regardant les clips passer sur l'écran géant et où on s'affalait sur des divans défoncés et probablement pas très propres de leur personnes.
Et aussi le Kashmir, et le d'Auteuil, et L'Ostradamus... Il y avait moins de magasins de gogosses et plein de punks au carré. C'était la belle vie, quoi.
8.8.07
Perdu
J'ai perdu des amours, tant que je ne sais plus les compter. Perdu des livres et des photos. Un sac à main, un portefeuille. Et une grosse partie de mes illusions.
J'ai perdu ce que je croyais être et le reste.
Ne me reste que ce désabusement, et un instinct de survie qui me fait poser un pied devant l'autre.
Et ce fol espoir que la vie s'agite soudain en couleur devant moi.
Ce qui arrive parfois.
5.8.07
La dolence
...bah, je sais bien que tout ça ce n'est que l'emprise du temps qui passe. Si ce n'est pas toi, ce sera le suivant qui restera plus longtemps dans les parages. Mais dans la furie de la rencontre disparaît la raison de l'expérience. Mais dans l'attente du moment disparait le temps et son passage devient une danse lancinante.
où je m'imagine te caresser des doigts...
4.8.07
Le territoire
Même si, rationnellement, on ne peut exiger et attendre d'une personne juste rencontrée, qui nous a indument instruit sur la présence d'une amante, qu'elle ne laisse pas son territoire empiété par d'autre que vous.
Mais quand on apprend de la bouche d'une source bien informée que c'est le cas, il y a ce "fuck", ce serrement, qui surgit malgré la raison.
Et allongée sur mon paréo au bord de la piscine, je me suis perdue dans mes pensées, dans ce moment d'homme que j'ai connu. Qui est-il, que fera-t-il?
On verra si je suis informée de la suite.
2.8.07
Le monde selon le monde
Mais dieu sait que la réalité est tout autre. Regardez autour de vous : y voyez-vous une seule relation normale, dans les standards? Tout le monde est fucké, personne n'en sait plus que vous et que moi sur le sens de la vie. Les gens sont officiellement en couple ou célibataire. Mais à l'intérieur, c'est toujours la même chose, le même no man's land, la même complexité. C'est juste le masque qu'on montre à la face du monde qui change.
J'ai depuis longtemps cette réflexion et cette envie de faire de la prochaine rencontre non pas un diaporama bien établi, mais une de ces rencontres qui fracassent, qui vivent, qui respirent. Mais comme je ne suis qu'une goutte d'eau dans l'océan de cette société, à chaque fois j'échoue, à chaque fois je me mets à me comporter comme toutes les autres filles, à chaque fin de relation je constate avec un étonnement non feint à quel point je me suis laissée ensirupée dans ce discours morbide du couple.
C'est que c'est difficile de sortir du moule tout en restant sain. Tout comportement qui exclut le couple ou le non couple est considéré comme déviant, étrange, condamné à ne pas durer.
J'emmerde le couple, j'emmerde le célibat. Voilà.
Reste à trouver ce que je fais ensuite avec tout cela...
1.8.07
27 ans
J'ai plein de choses, un appartement, un cellulaire, une tv et un dvd, des vêtements à en crever, des crèmes, des magazines, des journaux, des livres, des cds... enfin jusqu'à vendredi dernier...
Je navigue sur une mer d'objets, je fais mon chemin à travers cette foule-fleuve, comme à la recherche d'un endroit où le temps s'arrêterait.
Et où trouver cet endroit sinon que dans les bras d'un homme?
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C'était ma fête hier, et encore une fois, l'alcool s'est rassemblé autour de moi, histoire de rire et de déconner un peu avec mes amies et l'homme rencontré l'autre soir qui est débarqué.
Je suis allée flâner au disquaire-empire A., histoire de renflouer mes maigres provisions de musique. J'ai acheté mes indispensables, et quelques autres que j'ai trouvé usagé chez musique du faubourg :
- Amy Winehouse, Frank et Back to Black
- Blonde Redheaud, 23
- Feist, The Reminder
- Eleni Mandell, Miracle of five
- Patrick Watson, Close to paradise
- Radiohead, Hail to the thief
- K-OS, Joyful rebellion
- Richard Desjardins, Kanasuta
- Noir Désir, Des visages des figures