On a séparé le monde depuis si longtemps, il me semble (au moins depuis que je suis née, pour ce que j'en sais), en deux catégories bien distinctes : les gens en couple et les célibataires. Comme si ce n'était que les deux seules façons d'exister, avec un "autre" (du sexe opposé ou qui n'est pas dans sa famille, disons) ou sans "autre".
Mais dieu sait que la réalité est tout autre. Regardez autour de vous : y voyez-vous une seule relation normale, dans les standards? Tout le monde est fucké, personne n'en sait plus que vous et que moi sur le sens de la vie. Les gens sont officiellement en couple ou célibataire. Mais à l'intérieur, c'est toujours la même chose, le même no man's land, la même complexité. C'est juste le masque qu'on montre à la face du monde qui change.
J'ai depuis longtemps cette réflexion et cette envie de faire de la prochaine rencontre non pas un diaporama bien établi, mais une de ces rencontres qui fracassent, qui vivent, qui respirent. Mais comme je ne suis qu'une goutte d'eau dans l'océan de cette société, à chaque fois j'échoue, à chaque fois je me mets à me comporter comme toutes les autres filles, à chaque fin de relation je constate avec un étonnement non feint à quel point je me suis laissée ensirupée dans ce discours morbide du couple.
C'est que c'est difficile de sortir du moule tout en restant sain. Tout comportement qui exclut le couple ou le non couple est considéré comme déviant, étrange, condamné à ne pas durer.
J'emmerde le couple, j'emmerde le célibat. Voilà.
Reste à trouver ce que je fais ensuite avec tout cela...
Tributations de Tulipe en quête de quelque chose dans les rues de Qc city.