Tributations de Tulipe en quête de quelque chose dans les rues de Qc city.

23.5.07

Moitié de lune

La lune était à moitié pleine ce soir. Pleine de sa moitié, parfaitement scisée en deux, parfaitement irréelle, elle m'a renvoyé sa moitié de lumière alors que je marchais en revenant du bar, 2 white russian dans le corps. Je l'ai regardé et je lui ai dit en pensant à celui que je viens de quitter : Fuck you.
Je ne sais pas si c'est ma complète absorption dans les Six feets under depuis 1 semaine qui me fait venir à l'esprit à chaque fois que se pointe la colère ou l'amerture ces expressions totalement américaines et qui font tellement du bien à dire. Je suis en extase devant Nath et sa façon de dire : Fuck you, fuck you all, fuck you insolent, arrogant shithead. Il y a là un degré de défoulement auquel je ne me suis jamais donné droit. Wow.

21.5.07

Les relations épistolaires

Qui a dit qu'entretenir une relation épistolaire n'était pas dangeureux? Dangeureux pour la santé mentale, pour les illusions, et pour le reste.
Ayant éprouvé la solidité de ma santé mentale à maintes reprises, je me suis lancée dans l'entreprise, semi-sérieuse, semi-amusée, pas amoureuse pour 2 cennes mais intriguée et flattée de l'attention. Mais bien sûr il a fallu que tout ça se heurte à la bonne vieille réalité, pas moyen d'avoir des vies parallèles sans que tout s'entrechoque! Ce n'est pas moi qui ait mélangé fiction et réalité cette fois-ci... Bon j'avoue que ça peut être tentant, mais pourquoi les écrits devraient-ils obligatoirement emprunter eux aussi le chemin fade du quotidien?
Après une crise de jalousie et un char de marde envoyés en plein dans ma face, je me suis dit qu'il était temps de mettre fin à la relation épistolaire. Dommage. J'aimais bien ça.
Ce n'est quand même pas tous les jours qu'on croise quelqu'un qui est prêt à échanger des mots pour le plaisir de le faire. Les intentions de possessivité ne sont jamais bien loin. Je n'ai pas à blâmer le garçon en question, j'ai déjà fait pareil. Il y a bien longtemps.

8.5.07

André Boisclair démissionne

Hé oui, le tit gars a fini de faire pitié, cette fois il est partiiiiiiiiiii pour de bon. Sérieux, qui aurait toffé aussi longtemps?

Ya quelque chose qui tourne pas rond ces temps ci dans le mouvement souverainiste. Ils sont tous là à s'exciter le poil des jambes en criant haut et fort : non on n'est pas morts! Oui on va rester... Heye chose, c'est parce que c'est pas toi qui décide. Si le monde est tanné ou n'y croit plus, vous ne pouvez pas y faire grand chose, non?

Prenez moi comme exemple : souverainiste de première heure (c'est dans la famille, vous comprenez), impliquée bien avant que j'ai l'âge légal de voter, a pleuré à chaudes larmes quand le NON a gagné, s'est désintéressée dans la jeune vingtaine de 'c'te game qui mène à rien' (l'âge ingrat vous voyez, quand on se rend compte, dans un éclair de lucidité surprenant, que la politique c'est le jeu des grands pour se faire croire qu'ils sont capables de contrôler le monde et la vie en général) mais a toujours été incapable de ne pas aller voter et de voter pour autre chose que le PQ ou le BQ (ah, les vieilles habitudes sont tenaces même quand on se croit une jeune fille affranchie de tout cela)... Et, pour vous montrer à quel point je suis représentative de ma génération, pour la première fois cette année, a osé ne pas voter PQ.

Vive le parti vert! S'il y a bien une chose dans laquelle je crois, c'est que notre terre est en train de crever à cause de nous... C'était le seul vote logique que je pouvais me permettre, maintenant que la survie de ce qui est le plus beau dans le monde (comprendre la nature, les arbres, la mer qui roule au vent sans avoir besoin de personne, le frémissement des feuilles, l'incroyable grâce d'un oiseau en vol...) est beaucoup plus important à mes yeux que la construction d'un autre état, pays, ou appelez-le comme vous voulez, pour mettre encore d'autres clôtures, barrières, barbelés, murs entre les gens qui, vous en conviendrez, sont pas mal tous pareils à la fin, à part pour leurs croyances et leurs sentiments de supériorité les uns sur les autres qui les poussent à s'entretuer. Mais ça c'est une autre histoire...

Bref, tout ça pour dire que le mieux, ça serait que les frontières disparaissent et qu'on instaure un ordre mondial où chacun se sentirait responsable du malheur des autres et ne puisse pas dire : ah c'est pas mon pays, c'est pas ma nation, c'est pas ma race, donc je m'en fous.

À ce sujet, il y a ce documentaire incroyable sur le DVD de Children of men (Les fils de l'Homme en français). Le film est très bien, mais ce qui est encore mieux, c'est de regarder ensuite le documentaire que le réalisateur Alfonso Cuaron a concocté avec l'aide de plusieurs philosophes, activistes et géographes, dont Naomi Klein avec son sacarsme mordant, qui s'appelle Possibility of Hope. Dérangeant, effrayant, choquant, il montre ce que tant d'hommes politiques et du monde des affaires essaient désespérément de cacher à la face du monde, notre gouverment conservateur le premier.

5.5.07

Le pour et le contre de l'infidélité

On croit toujours que ça se passe dans un monde totalement hors orbite jusqu'à ce que le dit orbite nous percute de plein fouet. Pas besoin de se compromettre physiquement pour que l'infidélité se pointe le nez, il suffit de le vivre dans sa tête...

Donc, scène ordinaire, la fille travaille derrière son bar et ses deux amies sont assises de l'autre côté du bar. Arrive l'autre, un gars du quartier, l'ex de l'autre (ils ou elles sont toujours l'ex de l'autre quand on vit dans un petit quartier), serveur ailleurs (ça aussi, il y en a beaucoup). Jusque là, tout est normal, on fraternise, on se connaît assez bien. Il est 2 hres du mat passé.
Puis il a un cd devant lui. Il le tend à la fille, "tiens" qu'il dit.
"Ah tu veux que je mette une toune?"
"Non non c'est pour toi"
"Ah?..."
Surprise générale. Bon on verra bien se dit la fille qui range le cd dans son case de cds, de musique ceux-là.
Finalement, avec une amie, le gars en question finit par fermer le bar. La conversation est agréable, on les invite à rester un peu quand les clients sont partis, pourquoi pas?
Elle ne sait pas ce que contient ce cd, un texte sans aucun doute, une lettre? Ça l'intrigue. Mais elle essaie de ne pas trop y penser. On boit une bière, on fume des cigarettes, un peu de drogue, on parle du temps de la Fourmi atomique, et du reste. Il est tard, chacun va se coucher, elle chez son chum qui l'attend tranquillement dans son sommeil.
La nuit est agitée. Elle rêve à l'autre et à plein de choses tordues. Elle se réveille, elle ne comprend pas trop ce qui se passe. Elle a hâte d'arriver chez elle pour voir ce qu'il y a dans ce maudit cd. Déjà, la tentation s'est installée, sans grands mots, sans grands gestes, juste assez pour piquer la curiosité.
Ce qui est étrange, lorsqu'elle lit la lettre, c'est qu'elle a l'impression qu'elle aurait pu écrire la même chose si elle avait été un homme. Combien de fois (oh ça fait longtemps tout ça, quand elle était encore jeune, pimpante et naïve) a-t-elle fait ou pensé faire la même chose? Écrire, juste pour dire ce qu'on n'ose dire, écrire à l'autre qu'on ne connaît pas ou presque juste pour lui dire que sous les apparences, se cache quelque chose, une attirance, un non-dit... Écrire pour se libérer mais aussi pour provoquer les choses, peut-être. Et si on ne provoque rien, au moins pour se dire qu'on l'a fait, qu'on est allé au bout de soi-même.
Bref, tout ça lui plaît au plus haut point. Et c'est ainsi que la réalité fait un flip flop et qu'elle se retrouve confuse et perdue dans son monde rangé.
.....
Elle lui a répondu. À ses yeux, ne pas répondre aurait été la plus grande preuve de lâcheté. Et puis, elle n'avait même pas besoin de courage pour répondre. Elle avait envie. Elle a attendu quelques jours; elle l'a même revu un soir au bar, quand elle avait trop bu et qu'elle cassait du sucre sur le dos du copain, sans même se rendre compte qu'elle était en train de se chercher une porte de sortie. Une porte de sortie pour s'envoler sans remords.
Dehors, en fumant une cigarette, seul avec elle, il a voulu l'embrasser. Elle a détourné la tête. Il lui a caressé les cheveux. Il était désolé de la voir confuse, il n'avait pas voulu. Le coeur dans la flotte, elle a fui à l'intérieur, s'est emparé de son manteau et a disparu dans la nuit pendant qu'il la regardait, adossé sur un lampadaire.
Il n'était même pas son genre. Plus vieux, charmant sans être une beauté, pas son genre pour deux cennes quoi... Quoiqu'avec le temps, peut-être, les goûts changent. Quoique cette histoire n'avait peut-être rien à voir avec le physique, après tout. Un coup de foudre littéraire, comment on transpose ça dans la vie? C'est ce qu'elle se demandait.
....
Et de l'autre côté de la réalité, le copain avec qui elle a eu des démêlés depuis 2-3 semaines. Elle fait tout pour que ça marche. Elle est même en train de réussir à recoller les pots cassés, à accepter, à s'adapter. Il la regarde amoureusement. Elle aussi. Elle l'aime.
Mais son esprit ne cesse de s'envoler vers l'autre inconnu, comme un fruit qu'on n'avait jamais eu l'intention de cueillir jusqu'à ce qu'il soit interdit. Rien de plus commun.
L'histoire de l'humanité, quoi.

2.5.07

Leslie Feist


Hé oui, je suis fan, je l'avoue. Me suis précipitée acheter l'album hier. Un gros 10,99$ au Archambault, vive l'empire Québecor! Je sais, je suis coupable de grosse lâcheté, mais que voulez-vous, entre le magasinage de 2 maillots de bain, le magasin était là à m'attendre.

L'album The Reminder est dans la continuité du premier. Les fans de la première heure ne seront pas déçus, toujours la même voix épurée et rocailleuse en même temps, les beats sortis de nulle part et qui finissent par entrer dans la tête...

Décidément, je retourne la voir le 2 juin à l'Impérial. La dernière fois au cabaret du Capitole, elle m'avait bien impressionnée, cette mini-feist avec sa grosse guitare électrique qu'elle maniait comme si de rien n'était. Elle était minuscule sur scène et pourtant emplissait l'espace. Tout simplement lumineuse.