Tributations de Tulipe en quête de quelque chose dans les rues de Qc city.

20.7.07

La fin du romantisme

J'ai été une jeune fille absolument romantique. Totalement, misérablement, à en crever. Pas romantique dans le sens je-colle-des-petites-fleurs-sur-mon-agenda - ces trucs-là m'ont toujours profondément emmerdée - mais romantique à l'os, valeureuse héritière de nos amis du XIXe siècle. J'épanchais sur les pages de mes journals chaque amour perdu, jamais advenu, vécu en souffrance, en pleurs, en vagues mélancoliques et aléluia.

J'ai toujours dit que trop de lecture de romans m'avait probablement bousillé le cerveau et que, à un certain moment, j'ai cru qu'il serait possible de vivre ma vie comme un. Roman, je veux dire.

Ah, la croyance en l'amour absolu, combien de fois me suis-je enfargée les pieds dedans! L'amour qui ne connaît que le don et l'abandon complet, l'amour qui se rit des petits couples qui se collent ensemble par peur d'être seuls et perdus dans le monde, l'amour austère et passionné, que je l'ai vécu... souvent à sens unique, il faut le dire!
J'avais le tour de m'enmouracher d'hommes inaccessibles, plus vieux, troublés, mystérieux... J'avais le talent de provoquer des nuits torrides sans lendemain, si on peut appeler ça un talent. Mais quand tout ça se heurtait au mur du quotidien, c'était la débandade.
Avec le temps, j'ai ramassé mon petit coeur en miettes plus souvent qu'à mon tour.

Aujourd'hui, c'est drôle, c'est comme si je ne ressentais plus rien. Comme si j'avais de la corne sur le coeur. Les pages du roman de ma vie se sont éparpillées et le point final s'est écrit lorsque je suis sortie de ma dernière relation, il y a un peu plus de 2 mois de cela.

C'était le summum : un alcolo sur les bords, drogué sur les bords, parano, marqué par le fer rouge de la souffrance et vivant dans la peur. J'ai voulu le sauver. Je ne sais pas pourquoi j'ai tant cette tendance à croire que je peux les sauver, ces grands ténébreux.

Mais ça va, je suis guérie. Je n'essayerai plus jamais d'en sauver un, ou dix. T'as des problèmes? Hé bien, va te faire foutre! Ta mère est schizo? So what? Tout le monde a ses problèmes, buddy.

Ça y est, je n'ai plus le coeur cassé, j'ai le coeur durci.

Jusqu'à la prochaine fois.

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